Mon coup de cœur :
Roman de Christian Gailly Lily et Braine (prix du Livre Inter 2002 pour Un soir au club). Lily n’aime pas les femmes qui aiment les beaux garçons, surtout quand c’est Braine, le beau garçon. Évidemment, si Braine n’avait pas rapporté de Dieu sait quelle guerre ce foutu revolver…
Braine a décollé, il flotte dans son uniforme, il ne dit rien, pas certain qu’il sache encore parler ou conduire, Lily reprendra le volant. Le livre de Christian Gailly est un livre de jazz qui commence comme du blues et finira par deux coups de grosse caisse double percussion, double percuteur qu’on avait laissé sur le haut de l’armoire. Tous les livres de Gailly sont des livres de jazz. Mais nous n’en sommes pas là, Braine va recouvrer la vie civile, la parole, l’amour, le goût des femmes et de la mécanique. Il va reprendre le volant de la dépanneuse de son beau-père. Et c’est parce qu’il saura changer la roue d’une belle américaine, celle de Rose Braxton (une belle américaine au sens de Robert Dhéry – Rose Braxton, on ne sait pas si elle est américaine, c’est une femme superbe), qu’il va se remettre au jazz. On ne va pas raconter tout le livre, ça ne sert à rien, ce serait comme raconter le jazz, c’est un livre à écouter jusqu’au bout, chacun pour soi, live, Braine a un talent fou pour l’improvisation, à chaque fois qu’on le relit, il y a un truc nouveau à entendre. Il n’y a rien à comprendre, c’est un numéro de funambule, et ce n’est pas forcément le fildefériste qui va se casser la margoulette.
Richard Millet Le sommeil sur les cendres. éd Gallimard.
« Une jeune Libanaise confrontée aux fantômes de la guerre. Belle écriture ! ».
Les étranges événements qui se dérouleront en Limousin, au Rat, son lieu d’exil relèvent-ils de la peur, de la frustration sexuelle, ou de la folie ? Ne faut-il pas plutôt croire que nous sommes tous, un jour ou l’autre, confrontés à de vrais fantômes ?
Originaire du Limousin, Richard Millet vit de sept à quatorze ans au Liban, sa deuxième culture, puis rentre à Paris. Son écriture rend hommage à sa terre natale et à son pays d’adoption.
Gilles Leroy prix Goncourt 2007 pour Alabama Song
Zola Jakson de Gilles Leroy édité par Mercure de France.
Magnifique héroïne que cette vieille institutrice. Vous n’oublierez pas Zola Jackson…
« Quand l’eau de rose devient un parfum délicat & raffiné, c’est chic ! » MF
Zola avait un fils métis, Caryl, avec de beaux yeux verts. Elle en était si fière de ce petit surdoué, auteur d’une brillante thèse d’histoire qui laissait augurer un destin glorieux. Certes, cette mère avait un peu de mal à accepter l’homosexualité de son garçon et sa relation avec Troy. Mais, désormais, Caryl est mort, et Zola Jackson semble inconsolable. Heureusement, cette veuve peut compter sur son labrador blanc femelle, Lady, pour l’aider à affronter un dernier combat, alors que la tempête fait rage et que l’eau monte dans la bâtisse…