« Chère Madame la mort » …les premières pages du livre de Chloé Delaume, Dans ma maison sous terre m’ont inquiété, perturbé et ravi ! C’est aujourd’hui que je découvre ce jeune auteur à l’univers gothique. Je n’avais pas lu le cri du sablier en 2001. La suite du livre m’intéresse moins à partir de la page 89, toute la séquence sur le père me renvoie à un autre auteur d’auto-fiction, je pense trop à Christine Angot. Dommage, mais ça repart le personnage providentiel convoqué par l’auteur (Théophile) permet la confidence. Elle parle pour deux.. Elle convoque ses aïeux autour d’elle – grand-mère, mère, vrai père, faux père – et réclame une belle dispute post mortem, un règlement de comptes familial, quelque chose d’infiniment cru, délicieusement morbide. Rares sont les auteurs qui savent nous parler de la mort avec ce mélange de folie et de gravité, de profondeur. Je pense à Gabrielle Wittkop (1920-2002) bien sur, lisez son livre : Le nécrophile !
En même temps qu’il publie son troisième roman, « Nous Autres » Stéphane Audeguy fait paraître un petit recueil d’anecdotes, « parfois terribles, parfois cocasses, toujours singulières », et qui toutes concernent la mort de personnages, célèbres ou obscurs: «In Memoriam » (Le Promeneur). J’ai noté ce passage Gustave Flaubert, écrivain: «Les fossoyeurs avaient creusé une fosse de taille normale: le cercueil de Flaubert n’y entrait pas car il était trop long; et même, hélas, il se coinça. Le cortège se dispersa sans qu’on ait pu procéder à l’inhumation ».
J’ai pour ma part un souvenir identique, à la mort de mon grand père, ce même pied de nez qui semble être l’ultime signe de vie du défunt. Drôle d’endroit pour un fou rire.
Olivier Adam, Les vents contraires (éd. L’olivier).
Je suis un lecteur fidèle ! Olivier Adam, m’a procuré de grandes émotions littéraires avec Falaises (il parlait du suicide de sa mère, extrait : « La vie abîme les vivants et personne, jamais, ne recolle les morceaux, ni ne les ramasse. ») et plus récemment A l’abri de rien, un livre qui a pour théâtre Sangatte, après la fermeture mais avec les réfugiés ! Ce nouveau livre s’intéresse encore à la famille avec…force ! A suivre.
« Réflexion sur l’absence, le deuil, les liens familiaux, Des vents contraires est, malgré la noirceur de son inspiration, un roman lumineux, par l’humanité et la tendresse qu’il dégage, et l’énergie qui l’habite. » Michel Abescat
Telerama n° 3079 – 17 janvier 2009.
Mon coup de cœur Midi-Pyrénées !
Arnaud Rykner « Enfants perdus » (Collection La brune – éd. Le Rouergue)
Lu pour la deuxième fois, ce livre court, lors de la nuit de la tempête toulousaine.
Tempête inhabituelle ici = excellent propulseur d’énergie nocturne ! Je crois que ce livre doit être lu d’un trait. Le rythme et encore plus l’atmosphère servent un propos poétique autant que romanesque : « C’est une maison de bord de mer, d’un autre temps, qu’on n’ouvre que le temps des vacances. C’est une maison comme beaucoup d’autres maisons, un peu plus grande peut-être. Une maison pleine d’histoires. Une maison pour les enfants. » Il y a pour moi, l’ombre de Duras (plus que Sarraute). Pas un si mauvais fantôme !
Lectures en cours… Olivier Rohe (Un turbulent silence).
– On en parle ? marcfauroux@paradis-eprouvette.com !