Quatre personnages confessent un coup de cœur, un tournant dans leur vie, provoqué ou accompagné par un disque ou un livre. Comment quelques mots lus dans un livre ou quelques notes fredonnées en écoutant une chanson, ont-ils pu devenir un « vrai mécanisme d’entraînement » d’actes fondateurs ?
C’est l’histoire de chamboulements. D’enthousiasmes et de baffes. Une révolution plus ou moins bruyante mais forte. Et si c’était ça la culture ?
Un machin savant ou populaire qui nous entête et nous emporte sans que l’on s’en rende vraiment compte.
L’écriture de plateau sous la direction de Marc Fauroux s’appuie sur un travail collectif de collecte.
Juste pour faire du bruit. Juste de la musique. Juste des mots des mots. Des mots des mots.
(Brigitte Fontaine).
Bourdieu définit la culture populaire, qu’il nomme culture anthropologique, comme étant personnelle à chaque individu, donc variable d’une personne à une autre. Nombre de chansons pop ou de romans à la mode, matraqués par les médias, créent un socle commun, que l’on partage parfois sans le vouloir. Lorsque l’un de nous s’enflamme pour un livre, une chanson, il arrive qu’il y ait un avant et un après cette écoute, cette lecture. Ce « machin savant ou populaire » qui nous entête et nous emporte sans que l’on s’en rende compte, transforme notre vie, nous transporte. Le spectacle fait appel à cette bonne fortune, à cette chose plus grande que nous. Il raconte ces rencontres imprévues, imprévisibles : le choc produit par une lecture ou l’écoute d’une chanson. Les très jeunes enfants aiment les livres comme ils aiment les glaces : un plaisir évident, inlassable.
L’idée et la forme éclatée de cette création s’inspire d’un précédent travail de la compagnie Paradis-Éprouvette sur l’œuvre de Georges Perec (une co-production du Marathon des mots). En effet, le spectacle Mots croisés, sur un ensemble de textes de Perec tissait un portrait en creux de l’auteur et de son histoire.
Reprenant ce même principe, cher à Georges Perec, de petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d’un même âge ont lu, écouté, un best-seller ou un roman découvert par hasard, un disque reçu en cadeau : l’origine de ce travail est une collecte de matière brute, un inventaire.
La dramaturgie et la réécriture par Marc Fauroux offrent un questionnement sur ces bribes miraculeusement arrachées à leur apparente insignifiance, retrouvées pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable nostalgie.
La culture populaire se définit souvent indirectement, par opposition à d’autres formes de cultures. On peut également mentionner que la culture populaire, contrairement à une forme de culture jugée plus élitiste, se veut accessible à tous et, même si elle ne se prive pas pour autant de références plus ou moins explicites à de nombreuses autres œuvres (courant dans les émissions et séries télévisées, par exemple). La culture populaire demeure compréhensible et appréciable à plusieurs niveaux, sans exiger nécessairement de connaissances culturelles approfondies au préalable.
Les Beatles peuvent tout à fait être rattachés à une forme de culture de masse, quand on connaît l’importance de leur médiatisation à leurs époques respectives : cette médiatisation n’a pour autant jamais nui à la qualité artistique de leurs productions, pas plus qu’elle ne les a empêchés d’être reconnus, avec le temps, comme de grands artistes. Ainsi, la qualité des œuvres culturelles ne dépendrait donc en rien de leur accessibilité auprès du public.
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Texte et mise en scène :
Marc Fauroux.
Comédiens :
Christophe Anglade,
Romain Busson,
Clotilde Lucas,
Xristine Serrano.
Création lumière :
Rachel Piovesan
Création sonore :
Christophe Anglade
Administration :
Florence Maestre.
Avec le soutien de la
ville de Colomiers,
du Conseil départemental
de la Haute-Garonne,
de la Région Occitanie
et de la DRAC Occitanie.
Contact diffusion :
06 81 39 39 01
contact@paradis-eprouvette.com
(pdf, 19 pages, 1 Mo)