lectures-spectacles

Paradis-éprouvette

Ich liebe dich, moi non plus

Autour du couple franco-allemand, dans le contexte du centenaire de la Grande Guerre

(création 2014-2018, public adultes/scolaires à partir de 13 ans)


lecture-spectacleIch liebe dich, moi non plus est une création originale imaginée par Ilka Vierkant & Marc Fauroux.

« C'était notre mariage. Pas celui de deux pays. On n'allait pas marier l'Allemagne et la France, bon sang ! On allait écrire notre histoire, pas refaire l'Histoire ».
Texte original sur le couple franco-allemand écrit par le metteur en scène Marc Fauroux, en complicité avec la comédienne allemande Ilka Vierkant.
Les personnages Erna & Jean-François forment un couple binational.
Une union basée sur le sentiment amoureux, la découverte de la culture et des coutumes de l'autre. Pas si éloignés, ces deux-là, et pas du tout pareils. Des serments amoureux aux premières engueulades bilingues… Quand ça s'déglingue, c'est le passé de leurs nations qui les surprend eux- mêmes.
Erna & Jean-François s'opposent sur les mouvements sociaux, l'éducation qu'ils souhaitent donner à leurs enfants, l'école, leurs rapports au corps, à l'alimentation, à la famille…
Le couple franco-allemand a une histoire en commun et un héritage qui les questionne : « Comment se souvenir de ce qu'on a pas vécu ? ». Trois guerres ont opposé ces deux peuples. Dans le spectacle, la « guerre de 14 » tient une part importante, le duo cite de grands auteurs contemporains des faits : Antoine Compagnon, Pierre Martinet, Roland Dorgelès. La scénographie est ingénieuse, faite de grands décors-vidéos et de nombreux textiles qui tissent un fil de trame raffiné. Le musicien accordéoniste rythme le spectacle en direct.

PRESSE : La Dépêche du Midi

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Voici donc notre projet de création théâtrale autour du « couple franco-allemand ».

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C'est là notre façon de réagir à l'anniversaire de la Première Guerre mondiale qui opposa (entre autres) Français et Allemands. Malgré l'Europe, il semble difficile pour « ce couple » de regarder ensemble, avec apaisement, les images de « sa première guerre ».


Avoir un regard commun après les dommages subis par chacune des parties nous a amenés, Ilka Vierkant et moi-même, à inventer un « couple franco-allemand »… en crise.

Pour un couple, « Le divorce, c'est la guerre » écrit Françoise Chandernagor dans La première épouse, une guerre de « civils », la pire qui soit.

Il sera question de mémoire, de « vivre ensemble » et du savoir-vivre partagé depuis longtemps, par les hommes et les femmes des deux nationalités. Les couples binationaux sont aujourd'hui légions. Ces couples ont en commun une histoire personnelle, tout comme leur nation d'origine a la sienne.

Ich liebe dich, moi non plus met en scène une histoire d'amour bilingue. Avec ses moments d'enthousiasme et de troubles nés de différences culturelles, petites ou grandes, d'un passé qui peut refaire surface violemment si l'on n'y prend pas garde. Qu'y a-t-il d'irréductible dans une culture ? Les Allemands, tombant fous amoureux d'un voisin ultra-rhénan, se sont-ils jetés à corps perdu dans Baudelaire et Flaubert ? Les Français ont-ils dévoré Schopenhauer et Thomas Mann ?

Les fantômes

Au théâtre, on aime l'impossible… on cherche et l'on questionne souvent la mémoire consciente ou inconsciente. Quoi de mieux alors que de laisser entrer les fantômes ? Les appelés de 14.

M. F.

 

Tu vas te battre.
Quittant
L'atelier, le bureau, le chantier, l'usine, (...)
Pauvre, tu vas te battre ?
Contre les riches, contre les maîtres,
Contre ceux qui mangent ta part,
Contre ceux qui mangent ta vie,
Contre les bien nourris qui mangent
La part et la vie de tes fils,
Contre ceux qui ont des autos,
Et des larbins et des châteaux,
Des autos de leur boue éclaboussant ta blouse,
Des châteaux qu'à travers leurs grilles tu admires,
Des larbins ricanant devant ton bourgeron,
Tu vas te battre pour ton pain,
Pour ta pensée et pour ton cœur,
Pour tes petits, pour leur maman,
Contre ceux qui t'ont dépouillé
Et contre ceux qui t'ont raillé
Et contre ceux qui t'ont souillé (...)

Tu vas te battre.
Pauvre, paysan, ouvrier,
Avec ceux qui t'ont fait
une âme de misère,
Avec le riche, avec le maître,
Avec ceux qui t'ayant
fusillé dans tes grèves
T'ont rationné ton salaire,
Pour ceux qui t'ont construit
autour de leurs usines
Des temples et des assommoirs
Et qui ont fait pleurer devant le buffet vide
Ta femme et vos petits sans pain,
Pour que ceux qui t'ont fait une âme de misère
Restent seuls à vivre de toi
Et pour que leurs grands cœurs ne soient point assombris
Par les larmes de leur patrie,
Pour te bien enivrer de l'oubli de toi-même,
Pauvre, paysan, ouvrier,
Avec le riche, avec le maître,
Contre les dépouillés, contre les asservis,
Contre ton frère, contre toi-même,
Tu vas te battre, tu vas te battre !
(...) Regarde tes filles, leurs joues blêmes,
Regarde tes fils, leurs bras maigres,
Regarde leurs cœurs avilis,
Et ta vieille compagne, regarde son visage,
Celui de vos vingt ans,
Et son corps misérable et son âme flétrie,
Et ceci encor, devant toi,
Regarde la fosse commune,
Tes compagnons, tes père et mère…
Et maintenant, et maintenant,
Va te battre.

Ce poème de Marcel Martinet a été publié dans le recueil de 1917 Les Temps maudits,
aux éditions Demain.

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Les comédiens ont ces textes « en bouche »…

Si je mourais là-bas…. Poème à Lou de Guillaume Apollinaire.

Roses blessées saignent…
poème du peintre Kurt Schwitters.

Tu vas te battre
poème de 1917 de Marcel Martinet.

Die Verwandlung (extrait)
de Franz Kafka

L'enfer
de Henri Barbusse.

Die Leiden des jungen Werthers de Goethe

Journal d'une escouade
de Henri Barbusse.

Victoire, calligramme de 1917 d'Apollinaire.

Une citation sur le couple
de Claude Roy :
C'est un ménage à quatre : lui, elle, l'idée qu'elle se fait de lui et l'idée qu'il a d'elle.

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Scénographie…
inspirée par l'œuvre
du peintre Kurt Schwitters.

Kurt Schwitters. Artiste allemand né à Hanovre en 1887 et mort en 1948. Il abandonne les matériaux traditionnels de la peinture en 1918 (ses premières toiles figuratives sont amalgamées d'expressionnisme, de cubisme et futurisme) et s'oriente vers l'abstrait en assemblant des éléments de rebut glanés.

« On peut aussi crier avec des ordures, et c'est ce que je fis en collant et clouant. J'appelais cela Merz, mais c'était ma prière au sortir victorieux de la guerre, car une fois de plus la paix avait triomphé. De toute façon, tout était fichu, et il s'agissait de construire des choses nouvelles à partir des débris. »
(Kurt Schwitters)

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Collage

"Deutschland hat Russland den Krieg erklärt. Nachmittag Schwimmschule…"
Tagebucheintrag 2. August 1914

« L'Allemagne à déclaré la guerre à la Russie. L'après-midi, cours de natation »
Journal intime 2. août 1914

Franz Kafka

 

Guerre…

L'objectif de ce spectacle est de jouer sur l'équilibre et le déséquilibre du couple « franco-allemand » à travers la guerre de 14-18 jusqu'à nos jours.

Les sources sont principalement des écrits de contemporains de l'époque allemands ou français. Des auteurs mais aussi, de simples soldats, à travers carnets, lettres, récits rédigés. Certains écrits sont le fait de simples soldats, ils donnent donc à lire une autre guerre, celle vécue par le bas de la hiérarchie.

Qui sont les combattants français de 14 ? Ce sont des civils, mobilisés dans l'urgence. Ils ont entre 20 et 48 ans. Certains iront dans les tranchées, appelées le Premier cercle en référence à Dante et à son enfer. D'autres non, car ils auront de quoi l'éviter. On ne peut donc pas englober dans un quotidien unique tous les combattants : ils sont différents par leurs origines, leurs opinions, leur niveau d'éducation. Leur regard sur la guerre n'est donc pas le même et pourtant tous vont en faire l'expérience.

 

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"Ich habe mich dreieinhalb Jahre im Kriege gedrückt,
wo ich nur konnte. […] ich wandte viele Mittel an, um nicht
erschossen zu werden und um nicht zu schießen – nicht
einmal die schlimmsten Mittel. Aber ich hätte alle, ohne jede Ausnahme alle, angewandt, wenn man mich gezwungen hätte: keine Bestechung, keine andre strafbare Handlung hätt' ich verschmäht. Viele taten ebenso."

« J'ai essayé pendant trois ans et demi d'échapper à la guerre, autant que je le pouvais (…) j'employais tous les moyens, sauf les moyens extrêmes, pour ne pas être fusillé ni me servir d'un fusil. Mais j'aurais aussi employé tous les moyens, sans exception, si j'y avais été contraint. Je n'aurais pas reculé à utiliser la corruption ou tout autre acte répréhensible.
Beaucoup en firent autant. »

(Ignaz Wrobel, Die Weltbühne, 30 mars 1926, page 490)

 

 

 

Ich liebe dich, moi non plus

Avec les comédiens :

Ilka Vierkant

Marc Fauroux

 

Actions de territoire

Lectures

• Marc Fauroux a débuté fin 2013 une série de lectures du livre Au revoir là haut de Pierre Lemaitre. Prix Goncourt.
• Lecture, en novembre 2013 à l'Alliance Française de Bangkok.
• Lecture pour les cafés littéraires à Toulouse, pour le Marathon des mots.

Rencontres scolaires

En marge des répétitions l'équipe de création rencontre des élèves :
- des écoles primaires du CE2 au CM1
- des collèges
- des lycées.
- En Allemagne, des rencontres avec les étudiants francophones.

- Partenaires

La compagnie est conventionnée par la ville de Colomiers.

Nous sommes en recherche de partenaires intéressés par la création de ce projet.

Nous sollicitons :
• le ministère de la Culture français et la DRAC
de Midi-Pyrénées
• le conseil régional
de Midi-Pyrénées
• le conseil général
de la Haute-Garonne
• la mairie de toulouse
• Toulouse Métropole
• le Goethe Institut de Toulouse
• la Mission Centenaire 14-18
• l'Office franco-allemand
de la jeunesse
• le ministère allemand
des Affaires étrangères
• le ministère français
des Affaires étrangères
• l'institut français d'histoire en Allemagne
• la ville de Berlin

Nous souhaitons associer des actions de mécénat culturel avec les entreprises volontaires. Des contacts sont en cours.

 

Dossier à télécharger
(pdf, 6,4 Mo) :

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